Ruth 1:1-22, Ruth 2:1-23 BDS

Ruth 1:1-22

La famille d’Elimélek en Moab

A l’époque où les chefs gouvernaient Israël, une famine survint dans le pays1.1 L’époque des chefs d’Israël – les juges – s’étend du xive ou du xiie siècle au xie siècle av. J.-C.. Un homme de Bethléhem en Juda1.1 A une douzaine de kilomètres au sud-est de Jérusalem. La précision en Juda distingue cette ville de la Bethléhem de Zabulon (Jos 19.15). partit séjourner avec sa femme et ses deux fils dans la campagne du pays de Moab1.1 Plateau fertile situé à l’est de la mer Morte.. Cet homme s’appelait Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Mahlôn et Kilyôn. Ils faisaient partie des Ephratiens1.2 Ephrata était le nom du groupe familial auquel appartenait Elimélek. Il a donné son nom au territoire environnant Bethléhem qui est parfois appelée Bethléhem Ephrata (voir 4.11 ; Gn 35.19 ; 1 S 17.12 ; Mi 5.1)., de Bethléhem en Juda. Ils parvinrent en Moab, dans la campagne, et s’y établirent. Elimélek, le mari de Noémi, mourut là et elle resta seule avec ses deux fils. Ils épousèrent des femmes moabites, dont l’une s’appelait Orpa et l’autre Ruth. Ils demeurèrent là une dizaine d’années, puis Mahlôn et Kilyôn moururent à leur tour, et Noémi resta seule, privée à la fois de ses deux fils et de son mari.

Noémi et Ruth à Bethléhem

Lorsqu’elle apprit que l’Eternel était intervenu en faveur de son peuple et qu’il lui avait donné de quoi se nourrir, Noémi se mit en route avec ses deux belles-filles pour rentrer du pays de Moab. Elles quittèrent donc ensemble l’endroit où elles s’étaient établies et prirent le chemin du pays de Juda.

Alors Noémi dit à ses deux belles-filles : Allez et rentrez chacune dans la famille de votre mère1.8 Les filles et les veuves habitaient avec leur mère (Gn 24.28, 67). Le père de Ruth était encore en vie (2.11). ! Que l’Eternel soit bon pour vous, comme vous l’avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même. Qu’il vous donne à chacune de trouver le bonheur dans un nouveau foyer.

Puis elle les embrassa pour prendre congé. Les deux jeunes femmes pleurèrent à gros sanglots et lui dirent : Non ! nous t’accompagnerons dans ta patrie.

Noémi leur répondit : Retournez chez vous, mes filles ! Pourquoi viendriez-vous avec moi ? Je ne peux plus avoir des fils qui pourraient vous épouser1.11 Voir Dt 25.5-10. Allusion à la coutume du lévirat stipulant que la veuve sans enfant devait être épousée par le frère du mari défunt (Gn 38.6-8 ; Dt 25.5-10 ; Mc 12.18-23).. Retournez chez vous, mes filles, allez ! Je suis trop âgée pour me remarier. Et même si je disais : « J’ai de quoi espérer des enfants, je me donnerai à un mari cette nuit même et j’en aurai des fils, attendriez-vous qu’ils aient grandi et renonceriez-vous pour cela à vous remarier ? Bien sûr que non, mes filles ! Je suis bien plus affligée que vous, car l’Eternel est intervenu contre moi. »

Alors les deux belles-filles se remirent à sangloter. Finalement, Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth resta avec elle.

Noémi lui dit : Regarde : ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle : retourne chez les tiens !

Mais Ruth lui répondit : N’insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route ; partout où tu iras, j’irai ; où tu t’installeras, je m’installerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai aussi et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me punisse avec la plus grande sévérité, si autre chose que la mort me sépare de toi !

Devant une telle résolution à la suivre, Noémi cessa d’insister et elles s’en allèrent toutes deux ensemble jusqu’à Bethléhem. Leur arrivée là-bas mit toute la localité en émoi.

– Est-ce bien là Noémi ? demandèrent les femmes.

Elle leur répondit : Ne m’appelez plus Noémi (L’heureuse), appelez-moi Mara (L’affligée), car le Tout-Puissant m’a beaucoup affligée. Je suis partie d’ici comblée, et l’Eternel m’y fait revenir les mains vides. Alors pourquoi m’appeler encore Noémi quand l’Eternel s’est prononcé contre moi et que le Tout-Puissant m’a plongée dans l’affliction ?

C’est ainsi que Noémi et sa belle-fille, Ruth, la Moabite, revinrent des plaines de Moab. Lorsqu’elles arrivèrent à Bethléhem, c’était le début de la moisson de l’orge1.22 C’est-à-dire avril-mai. C’était la première moisson, le blé se moissonnait quelques semaines plus tard (voir 2.23)..

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Ruth 2:1-23

Ruth rencontre Booz

Noémi avait un parent du côté de son mari, un homme de valeur influent, de la famille d’Elimélek, nommé Booz.

Ruth la Moabite dit à Noémi : Permets-moi d’aller aux champs ramasser des épis laissés par les moissonneurs2.2 Privilège des veuves et des orphelins comme des étrangers (Lv 19.9-10 ; 23.22 ; Dt 24.19-22).. J’irai derrière celui qui m’accueillera aimablement.

Noémi lui répondit : Va ma fille.

Ruth partit donc et se mit à glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Il arriva par hasard qu’elle se trouvait dans un champ appartenant à Booz, ce parent d’Elimélek. Un peu plus tard, Booz lui-même vint de Bethléhem et salua les moissonneurs en leur disant : Que l’Eternel soit avec vous !

Ils lui répondirent : Que l’Eternel te bénisse !

Booz demanda au serviteur qui était responsable des moissonneurs : A qui est cette jeune femme ?

Le responsable des moissonneurs lui répondit : C’est la jeune Moabite qui est revenue avec Noémi des plaines de Moab. Elle nous a demandé la permission de glaner les épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. Elle est venue ce matin et, depuis, elle a été à pied d’œuvre jusqu’à maintenant et s’est à peine reposée un instant2.7 Texte hébreu peu clair. Certains comprennent : ne s’est assise qu’un moment à la maison..

Booz dit à Ruth : Ecoute bien, ma fille : Ne va pas glaner dans un autre champ ; reste ici et suis mes servantes ! Regarde bien où mes hommes moissonneront et suis les femmes qui ramassent les épis. J’ai interdit à mes serviteurs de t’ennuyer. Et si tu as soif, va boire aux cruches qu’ils ont remplies.

Ruth s’inclina jusqu’à terre2.10 Signe de profond respect (voir Gn 17.3 ; Lv 9.24)., se prosterna et lui dit : Pourquoi m’accueilles-tu avec tant de faveur et t’intéresses-tu à moi qui ne suis qu’une étrangère2.10 En hébreu, il y a un jeu de mots entre s’intéresser à et étrangère. ?

Booz lui répondit : On m’a bien raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari. Je sais que tu as quitté ton père et ta mère et ton pays natal pour venir vivre chez un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que l’Eternel te récompense pour ce que tu as fait et que le Dieu d’Israël, sous la protection2.12 Voir 3.9. duquel tu es venue t’abriter, t’accorde une pleine récompense !

Ruth dit : Mon maître, tu m’accueilles avec tant de faveur que j’en suis réconfortée. Tes paroles me touchent, moi ta servante, bien que je ne sois pas même au rang de tes servantes.

A l’heure du repas, Booz lui dit : Approche-toi et viens prendre un morceau de pain. Trempe-le dans la vinaigrette2.14 Boisson faite de vin acidulé et d’un peu d’huile. !

Alors elle s’assit à côté des moissonneurs, et Booz lui offrit des épis grillés2.14 épis grillés: voir Lv 2.14.. Elle en mangea à satiété et garda le reste. Quand elle retourna pour glaner, Booz ordonna à ses serviteurs : Permettez-lui aussi de glaner entre les gerbes sans la rabrouer ! Laissez même tomber exprès pour elle quelques épis des javelles et abandonnez-les pour qu’elle puisse les ramasser ! Et ne lui faites pas de reproches !

Ainsi Ruth glana dans le champ jusqu’au soir, puis elle battit ce qu’elle avait ramassé2.17 Normalement, le grain était foulé par des animaux (Dt 25.4 ; Os 10.11), mais lorsqu’on avait peu de récolte, on le battait au fléau (voir Jg 6.11).. Il y avait quarante litres d’orge2.17 Hébreu : Il y eut environ un épha d’orge. L’épha était une mesure de capacité pour les solides. Il contenait environ 36 litres, c’est-à-dire près de trente kilogrammes d’orge. D’où le v. 19.. Elle l’emporta, rentra au village et montra à sa belle-mère ce qu’elle avait ramassé. Elle sortit aussi les épis qui restaient de son repas de midi après qu’elle se fut rassasiée et les lui donna.

Noémi reconnaît la main de Dieu

Sa belle-mère lui demanda : Mais où donc as-tu glané aujourd’hui ? Dans quel champ as-tu travaillé ? Que l’Eternel bénisse celui qui a eu pour toi tant d’attention2.19 En hébreu, le même verbe qu’au v. 10. Nouveau jeu de mots sur étrangère. !

Alors Ruth raconta à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et lui apprit qu’il s’appelait Booz.

Noémi dit à sa belle-fille : Que l’Eternel le bénisse ! L’Eternel n’a cessé d’être bon envers nous les vivants comme il l’a été envers ceux qui sont morts. Puis elle ajouta : Cet homme est notre proche parent, l’un de ceux qui ont le devoir de prendre soin de notre lignée2.20 Il s’agit de l’un des proches parents du défunt qui avait le droit de racheter en priorité les terres qui avaient appartenues à ce dernier (voir 4.1, 8 ; Jr 32.7-9) ; il devait épouser sa veuve lorsqu’elle n’avait pas d’enfant (1.11 ; 3.9 ; 4.5, 14 ; Dt 25.5-10)..

Alors Ruth la Moabite reprit : Il m’a même dit : « Reste avec mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient fini toute ma moisson ! »

Noémi lui répondit : C’est bien, ma fille, continue d’aller avec ses servantes, ainsi tu ne risqueras pas de te faire maltraiter dans un autre champ.

Ruth resta donc avec les servantes de Booz pour glaner jusqu’à la fin de la moisson des orges, puis de celle des blés2.23 Fin mai, début juin.. Et elle habitait avec sa belle-mère.

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