Genèse 32:1-33, Genèse 33:1-20 BDS

Genèse 32:1-33

Jacob a peur de rencontrer Esaü

Le lendemain, de bon matin, Laban embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit ; puis il partit et retourna chez lui. Jacob poursuivit sa route. Des anges de Dieu vinrent à sa rencontre. En les voyant, il s’écria : C’est ici le camp de Dieu ! Et il nomma ce lieu : Mahanaïm32.3 Cette localité, située près du Yabboq, jouera un grand rôle au temps de David et de Salomon (2 S 2.8 ; 17.24 ; 1 R 4.14). (Les deux camps).

Puis il envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü, au pays de Séir, dans la steppe d’Edom32.4 Au sud et sud-est de la mer Morte où Esaü s’est installé (27.39-40).. Il leur donna les instructions suivantes : Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü : « Ainsi parle ton serviteur Jacob : J’ai séjourné chez Laban et je m’y suis attardé jusqu’à maintenant. J’ai acquis des bovins et des ânes, des moutons, des chèvres, des serviteurs et des servantes, et j’en fais informer mon seigneur pour recevoir bon accueil auprès de lui. »

Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant : Nous sommes allés trouver ton frère Esaü et le voilà qui vient à ta rencontre – avec quatre cents hommes.

Jacob eut très peur, l’angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le menu et le gros bétail ainsi que les chameaux, car il se disait : « Si Esaü attaque l’un des camps et le détruit, celui qui restera pourra en réchapper. »

Puis Jacob pria : Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, ô Eternel, toi qui m’as dit : « Retourne dans ton pays, dans ta famille, et je te ferai du bien », je suis indigne de toutes les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité à ton serviteur ; car lorsque j’ai passé ce Jourdain, je n’avais que mon bâton, et maintenant je me trouve à la tête de deux camps. Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü ; car j’ai peur qu’il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant. Pourtant, toi tu m’as dit : « Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter. »

Jacob s’installa à cet endroit pour la nuit. Il choisit dans ce qu’il avait à sa disposition de quoi faire un présent à son frère Esaü : deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons. Il les confia à ses serviteurs, par troupeaux séparés, en leur disant : Passez devant moi et laissez une certaine distance entre chaque troupeau.

Puis il donna les instructions suivantes au premier serviteur : Quand tu rencontreras mon frère Esaü et qu’il te demandera : « Quel est ton maître, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui te précède ? », tu répondras : « C’est à ton serviteur Jacob, et ce troupeau est un cadeau qu’il t’envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même arrive derrière nous. »

Il donna les mêmes instructions au deuxième serviteur, au troisième, puis à tous ceux qui allaient marcher derrière les troupeaux : C’est ainsi que vous parlerez à Esaü quand vous le rencontrerez ! Et dites-lui bien : « Voici, ton serviteur Jacob vient lui aussi derrière nous ! »

Car il se disait : Je l’apaiserai par ce présent qui me précède, ensuite je paraîtrai devant lui, et peut-être me permettra-t-il de le regarder en face.

Les bêtes offertes en cadeau s’en allèrent donc devant lui, et lui-même passa cette nuit-là dans le camp.

La lutte avec Dieu

Dans la nuit, il se leva, emmena ses deux femmes, leurs servantes et ses onze fils et passa le gué du Yabboq32.23 Affluent principal, à l’est du Jourdain, à une quarantaine de kilomètres de l’embouchure de celui-ci.. Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait, Jacob resta seul. Alors un individu lutta avec lui jusqu’à l’aube. Quand celui-ci vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui. Puis il dit à Jacob : Laisse-moi partir, car le jour se lève.

Mais Jacob répondit : Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni.

– Quel est ton nom ? demanda l’individu.

– Jacob, répondit-il.

– Désormais, reprit l’autre, tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.

Jacob l’interrogea : Je t’en prie, fais-moi connaître ton nom.

– Pourquoi me demandes-tu mon nom ? lui répondit-il.

Et il le bénit là.

Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve32.31 Voir Ex 33.20, 23 ; 24.10 ; Nb 12.8 ; Dt 34.10..

Le soleil se leva quand il passa le gué de Penouel32.32 Penouel, variante orthographique de l’hébreu pour Péniel.. Jacob boitait de la hanche. C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l’articulation de la hanche, car c’est là que Dieu avait frappé Jacob.

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Genèse 33:1-20

Jacob et Esaü : des retrouvailles dans la paix

Jacob regarda droit devant et aperçut Esaü qui arrivait avec quatre cents hommes. Alors, il répartit ses enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. Il plaça en tête les servantes et leurs enfants, puis Léa et les siens derrière eux et finalement Rachel et Joseph. Lui-même passa devant eux. Il se prosterna sept fois jusqu’à terre avant d’arriver devant son frère. Esaü courut à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa. Tous deux se mirent à pleurer. Puis Esaü leva les yeux et vit les femmes et les enfants.

– Qui sont ceux qui sont là avec toi ? demanda-t-il.

Jacob répondit : Ce sont là les enfants que Dieu, dans sa grâce, a donnés à ton serviteur.

Les servantes s’approchèrent avec leurs enfants et se prosternèrent. Puis Léa et ses enfants vinrent se prosterner et enfin Joseph et Rachel.

Esaü demanda : Que veux-tu faire avec tout ce camp que j’ai croisé ?

– C’est un cadeau pour obtenir la faveur de mon seigneur.

– J’ai beaucoup de biens, mon frère, dit Esaü, garde ce qui est à toi.

– Non, dit Jacob, je t’en prie, si j’ai obtenu ta faveur, accepte mon présent, car je t’ai vu en face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as accueilli favorablement. Accepte donc, je te prie, le présent que je t’ai fait parvenir, car Dieu m’a accordé sa grâce et j’ai tout ce qu’il me faut.

Il insista tant qu’Esaü finit par accepter et dit : Partons et marchons ensemble ; j’irai devant toi.

Mais Jacob répondit : Mon seigneur sait que les enfants sont fragiles ; de plus, j’ai avec moi des brebis, des chèvres et des vaches qui allaitent ; si l’on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait. Que mon seigneur aille donc devant son serviteur, je te prie, et moi j’avancerai tout doucement au pas du troupeau qui me précède et de celui des enfants pour aller rejoindre mon seigneur à Séir.

Esaü suggéra : Dans ce cas, je laisserai avec toi une partie de mes gens.

– A quoi bon, répondit Jacob, l’essentiel pour moi est d’avoir obtenu la faveur de mon seigneur.

Jacob s’établit à Sichem

Ce même jour Esaü reprit le chemin de Séir, tandis que Jacob partit pour Soukkoth (les Cabanes). Il s’y construisit une maison ; mais il bâtit aussi des cabanes pour son bétail, c’est pourquoi on nomma ce lieu Soukkoth.

A son retour de Paddân-Aram, Jacob arriva sans encombre à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il établit son camp devant la ville. Il acheta pour cent pièces d’argent33.19 Il s’agit de qésitas. La valeur d’une pièce correspondait à celle d’une brebis. aux descendants de Hamor, fondateur de Sichem, la parcelle de terrain où il avait dressé ses tentes.

Il y érigea un autel qu’il appela El-Elohé-Israël (Dieu est le Dieu d’Israël).

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