2 Rois 3:1-27, 2 Rois 4:1-37 BDS

2 Rois 3:1-27

Le règne de Yoram sur Israël

Yoram, fils d’Achab, devint roi d’Israël à Samarie, la dix-huitième année du règne de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans3.1 Voir 1.17 ; 1 R 15.24. Yoram régna de 852 à 841 av. J.-C. La 18e année de Josaphat s’explique par la corégence de celui-ci avec son père Asa de 872 à 869. 852 est donc la 18e année de son règne personnel (voir 8.16).. Il fit ce que l’Eternel considère comme mal, sans toutefois aller aussi loin que son père et sa mère3.2 Achab (voir 1 R 16.29-33) et Jézabel (voir 1 R 18.4 ; 19.1-2 ; 21.7-15).. Il renversa la statue de Baal que son père avait fait ériger, mais il resta attaché aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait entraîné le peuple d’Israël dans le péché. Il ne s’en détourna pas.

La campagne contre les Moabites – Elisée annonce la victoire

Mésha, roi de Moab3.4 Mentionné sur la « pierre de Moab » ou stèle de Mésha découverte en 1868, datant d’environ 850 av. J.-C. et retraçant les conflits de Moab avec Israël depuis les temps d’Omri. Le pays de Moab était situé sur le plateau fertile s’étendant à l’est de la mer Morte sur 50 kilomètres de long et 40 kilomètres de large (Es 16.1, 7)., élevait de nombreux troupeaux de moutons. Chaque année, il devait payer au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine. A la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. Alors, le roi Yoram quitta Samarie et passa toute l’armée d’Israël en revue. Il envoya un message à Josaphat, roi de Juda, pour lui dire : Le roi de Moab s’est révolté contre moi. Viendras-tu l’attaquer avec moi ?

Josaphat répondit : Oui, je viendrai. Nous nous unirons pour l’attaquer, toi et moi, mes troupes avec les tiennes et mes chevaux avec les tiens. Il ajouta : Quel chemin prendrons-nous ?

Yoram répondit : Nous attaquerons par le chemin du désert d’Edom3.8 C’est-à-dire en contournant la mer Morte par l’ouest afin d’attaquer Moab par le sud. Ils devaient donc passer par le territoire d’Edom soumis à Juda..

Les rois d’Israël, de Juda et d’Edom3.9 Le roi d’Edom était en réalité un gouverneur nommé par Josaphat (voir 8.20 ; 1 R 22.48). se mirent donc en campagne. Ils firent sept jours de marche, mais l’eau vint à manquer pour les hommes comme pour les bêtes de somme qui les suivaient. Alors le roi d’Israël s’écria : Hélas ! Que ferons-nous ? L’Eternel nous a certainement attirés ici, nous les trois rois, pour nous livrer aux Moabites. Mais Josaphat demanda : N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Eternel par qui nous pourrions consulter l’Eternel ?

L’un des officiers du roi d’Israël répondit : Il y a ici Elisée, fils de Shaphath, le serviteur d’Elie.

Josaphat déclara : En effet, cet homme-là reçoit la parole de l’Eternel.

Le roi d’Israël, Josaphat et le roi d’Edom se rendirent donc auprès de lui. Mais Elisée apostropha le roi d’Israël : Qu’ai-je à faire avec toi ? Va donc trouver les prophètes de ton père et ceux de ta mère !

Alors le roi d’Israël lui dit : Mais non ! C’est certainement l’Eternel qui a attiré ces trois rois ici pour les livrer aux Moabites.

Elisée répondit : Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu des armées célestes dont je suis le serviteur, est vivant, je t’assure que si ce n’était par égard pour Josaphat, roi de Juda, je ne te prêterais nulle attention ; je ne te regarderais même pas. Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe !

Quand le harpiste se mit à jouer, l’Eternel se saisit d’Elisée qui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Creusez beaucoup de fosses dans le lit desséché de ce torrent ! Car l’Eternel vous le dit : ce ravin se remplira d’eau sans que vous voyiez ici ni vent ni pluie. Et vous aurez à boire vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme. Mais c’est encore peu de chose pour l’Eternel. Il vous donnera aussi la victoire sur les Moabites. Vous attaquerez toutes leurs villes fortifiées et toutes les villes importantes, vous abattrez tous leurs arbres, vous boucherez toutes leurs sources d’eau et vous dévasterez tous leurs meilleurs terrains en les couvrant de pierres. »

Le lendemain matin, à l’heure de la présentation de l’offrande, de l’eau descendit du côté d’Edom et la contrée fut inondée. Cependant, les Moabites, ayant appris que les trois rois venaient les attaquer, avaient mobilisé tous les hommes en âge de porter les armes et même ceux qui avaient passé l’âge, et avaient pris position sur la frontière. Le matin, quand ils se levèrent, les soldats moabites virent en face d’eux des eaux rouges comme du sang, car le soleil se reflétait dans l’eau. Ils s’écrièrent : C’est du sang ! Certainement les rois ont tiré l’épée l’un contre l’autre, et ils se sont mutuellement entretués. A présent, Moabites, courons au pillage !

Et ils se précipitèrent sur le camp des Israélites ; mais ceux-ci surgirent devant eux et les battirent, puis les poursuivirent après les avoir mis en fuite. Ils pénétrèrent plus avant dans leur pays et leur infligèrent une lourde défaite. Ils détruisirent les villes, saccagèrent tous les champs cultivés en y jetant chacun sa pierre jusqu’à ce qu’ils en soient couverts, ils bouchèrent toutes les sources d’eau et abattirent tous les bons arbres. Finalement, seule la ville de Qir-Haréseth3.25 Ancienne capitale moabite appelée aussi Qir-Harès (Es 16.11), Qir-Hérès (Jr 48.31) ou Qir-Moab (Es 15.1) ; elle était située à 18 kilomètres à l’est de la mer Morte et à 24 kilomètres au sud de l’Arnon. resta intacte, mais elle fut encerclée et attaquée à son tour par les hommes armés de frondes. Quand le roi de Moab comprit qu’il ne pourrait résister à l’attaque, il prit avec lui sept cents soldats armés d’épées et tenta de se frayer un passage en direction du roi d’Edom, mais il n’y réussit pas. Alors, il fit venir son fils aîné qui devait lui succéder sur le trône et il l’offrit en holocauste sur le rempart. A ce spectacle, les Israélites furent si indignés qu’ils se retirèrent loin du roi et rentrèrent dans leur pays.

Read More of 2 Rois 3

2 Rois 4:1-37

Elisée secourt une pauvre veuve

La veuve d’un disciple des prophètes implora Elisée en ces termes : Ton serviteur mon mari est mort. Tu sais combien il craignait l’Eternel. Or, voilà que l’homme qui lui avait prêté de l’argent veut prendre mes deux enfants et en faire des esclaves.

Elisée lui demanda : Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi ce que tu as dans ta maison.

Elle répondit : Je n’ai plus rien d’autre chez moi qu’un flacon d’huile4.2 En Orient, l’huile est la base de l’alimentation comme des soins du corps..

Il dit alors : Va donc emprunter chez tous tes voisins autant de récipients vides que tu pourras. Puis tu rentreras chez toi, tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils, tu verseras de l’huile dans tous ces récipients et tu les mettras de côté à mesure qu’ils seront pleins.

La femme le quitta et fit ce qu’il lui avait dit. Elle ferma la porte sur elle et sur ses fils ; ceux-ci lui présentaient les récipients, et elle les remplissait. Lorsqu’ils furent tous pleins, elle dit à l’un de ses fils : Passe-moi encore un récipient.

Mais il lui répondit : Il n’y en a plus.

Au même moment, l’huile s’arrêta de couler. Elle alla le raconter à l’homme de Dieu qui lui dit : Va vendre cette huile. Tu pourras rembourser ta dette et vivre, toi et tes fils, avec ce qui te restera.

Elisée et le fils de la Sunamite

La naissance de l’enfant

Un jour, Elisée passait par le village de Sunem4.8 Dans la plaine de Jizréel attribuée à la tribu d’Issacar (voir Jos 19.18 ; 1 S 28.4 ; 1 R 1.3).. Une femme riche insista auprès de lui pour qu’il accepte de prendre un repas chez elle. Dès lors, chaque fois qu’il passait par ce village, il s’arrêtait chez elle pour manger. Elle dit à son mari : Je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Nous pourrions lui construire une petite chambre sur le toit et y mettre pour lui un lit, une table, une chaise et une lampe. Il pourrait loger là quand il viendra chez nous.

Un jour qu’Elisée repassait à Sunem, il alla donc se retirer dans la petite chambre haute et y passa la nuit. Puis il dit à son serviteur Guéhazi4.12 Voir 5.19-27 ; 6.15. : Appelle cette Sunamite !

Guéhazi l’appela, et elle vint se présenter devant lui. Elisée dit à Guéhazi : Dis-lui : « Tu t’es donné beaucoup de peine en faisant tout cela pour nous. Que pouvons-nous faire pour toi ? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l’armée ? »

Elle répondit : Non, merci. Je vis heureuse au milieu de mon peuple.

Elisée demanda à son serviteur : Que pourrions-nous faire pour elle ?

Guéhazi répondit : Hélas ! elle n’a pas d’enfant, et son mari est âgé.

Elisée lui dit : Appelle-la !

Guéhazi obéit, et elle vint se présenter sur le pas de la porte.

Elisée lui dit : L’an prochain, à la même époque, tu tiendras un fils dans tes bras !

Elle s’écria alors : Que mon seigneur, homme de Dieu, ne me donne pas de faux espoirs, moi qui suis sa servante !

Cependant, cette femme devint enceinte et, l’année suivante à la même époque, elle donna naissance à un fils, exactement comme Elisée le lui avait prédit.

La mort de l’enfant

L’enfant grandit. Un jour qu’il était allé rejoindre son père auprès des moissonneurs, il cria soudain à son père : Oh, ma tête ! Que j’ai mal à la tête4.19 Il s’agit probablement d’une insolation (voir Ps 121.6), l’époque de la moisson étant l’une des plus chaudes de l’année. !

Le père ordonna à son serviteur : Emporte-le vite chez sa mère !

Le serviteur l’emporta et l’amena à sa mère, qui le prit sur ses genoux. Il y resta jusqu’à midi, puis il mourut. Elle monta dans la chambre du prophète, le coucha sur le lit de l’homme de Dieu, referma la porte sur lui et sortit. Puis elle appela son mari et lui dit : Donne-moi, je te prie, l’un des jeunes serviteurs et une ânesse ; je vais vite aller chez l’homme de Dieu et je reviens aussitôt.

– Pourquoi veux-tu aller chez lui aujourd’hui ? lui demanda-t-il. Ce n’est ni la nouvelle lune ni un jour de sabbat.

Elle lui répondit : Tout va bien.

Puis elle fit seller l’ânesse et dit à son jeune serviteur : Conduis-moi rapidement ! Ne m’arrête pas en cours de route sans que je te l’ordonne !

Elle voyagea ainsi et parvint jusqu’au mont Carmel4.25 Voir 2.25. A une trentaine de kilomètres de Sunem. où habitait l’homme de Dieu. Quand celui-ci l’aperçut de loin, il dit à son serviteur Guéhazi : Regarde, c’est notre Sunamite. Cours vite à sa rencontre et demande-lui : « Tout va-t-il bien pour toi ? Ton mari est-il en bonne santé ? L’enfant va-t-il bien ? »

Elle répondit : Tout va bien.

Elle poursuivit jusqu’à l’homme de Dieu sur la montagne, elle se jeta à ses pieds. Guéhazi s’approcha pour l’écarter. Mais Elisée lui dit : Laisse-la faire ! Elle est profondément affligée, mais l’Eternel ne me l’a pas fait savoir et il ne m’en a pas révélé la cause.

Alors la femme s’écria : Est-ce que j’ai demandé un fils à mon seigneur ? Ne t’avais-je pas dit : « Ne me donne pas de faux espoirs » ?

Elisée ressuscite l’enfant

Elisée ordonna à Guéhazi : Mets ta ceinture ! Prends mon bâton en main et va. Si tu rencontres quelqu’un en chemin, ne perds pas de temps à le saluer, et si quelqu’un te salue, ne t’arrête pas pour lui répondre. Quand tu arriveras dans la maison de cette femme, tu poseras mon bâton sur le visage du garçon.

La mère de l’enfant s’écria : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne partirai pas sans toi !

Alors Elisée se leva et se mit en route avec elle. Guéhazi les avait devancés et il avait posé le bâton sur le visage du petit garçon, mais rien ne s’était passé : pas un son, pas une réaction. Il revint donc sur ses pas, à la rencontre d’Elisée, et lui annonça que l’enfant n’était pas revenu à lui. Quand Elisée arriva à la maison, le petit garçon était mort, étendu sur le lit. Elisée entra, ferma la porte sur eux deux et pria l’Eternel. Il monta sur le lit et se plaça sur l’enfant, il appliqua sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains. Comme il restait ainsi étendu sur lui, le corps de l’enfant commença à se réchauffer. Le prophète se releva, marcha de long en large dans la chambre, puis s’étendit de nouveau sur l’enfant. Soudain le petit garçon éternua sept fois et rouvrit les yeux. Elisée appela Guéhazi et lui dit : Va chercher cette Sunamite !

Guéhazi l’appela et elle vint vers Elisée qui lui dit : Voici ton fils, reprends-le !

Elle s’avança, se jeta à ses pieds et se prosterna jusqu’à terre, puis elle prit son fils dans ses bras et sortit de la pièce.

Read More of 2 Rois 4