1 Samuel 1:1-28, 1 Samuel 2:1-26 BDS

1 Samuel 1:1-28

La fin de l’époque des chefs

Anne et Peninna

Un homme nommé Elqana1.1 Elqana devait être un lévite de la lignée de Qehath et de la famille de Qoré (1 Ch 6.18-23) dont les descendants officiaient comme musiciens dans le sanctuaire. vivait à Ramataïm-Tsophim1.1 Probablement Rama de Benjamin (2.11 ; Jos 18.25)., dans la région montagneuse d’Ephraïm ; il était fils de Yeroham et petit-fils d’Elihou, de la famille de Tohou, descendant de Tsouph, un Ephraïmite1.1 Ceci peut simplement signifier qu’Elqana habitait le territoire d’Ephraïm, dans une des villes d’Ephraïm données aux lévites (Jos 21.20-21).. Il avait épousé deux femmes : l’une s’appelait Anne et l’autre Peninna. Peninna avait des enfants, mais Anne n’en avait pas. Chaque année, Elqana se rendait de sa ville à Silo1.3 Le coffre de l’alliance et la tente de la Rencontre (3.3 ; Jos 18.1) se trouvaient à une trentaine de kilomètres au nord de Jérusalem. Chaque année, tous les Israélites devaient se rendre trois fois au sanctuaire central (Ex 23.14-19 ; 34.23 ; Dt 16.16-17). pour y adorer l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, et pour lui offrir des sacrifices. Les deux fils d’Eli, Hophni et Phinéas, y officiaient comme prêtres de l’Eternel. Le jour où Elqana offrait son sacrifice, il attribuait des parts de viande à sa femme Peninna et à tous ses enfants, et il donnait une double part à Anne parce qu’il l’aimait, bien que le Seigneur l’ait empêchée d’avoir des enfants. Sa rivale ne cessait de la vexer pour l’irriter contre Dieu de ce qu’il l’ait rendue stérile. Cela se reproduisait chaque année : toutes les fois qu’Anne se rendait au sanctuaire de l’Eternel, Peninna l’exaspérait. Alors Anne pleurait et restait sans manger. Elqana lui demandait : Anne, pourquoi pleures-tu ? Pourquoi restes-tu sans manger ? Pourquoi es-tu si malheureuse ? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils ?

La prière d’Anne

Cette fois-ci, après qu’on eut mangé et bu à Silo, Anne se leva et se rendit au sanctuaire de l’Eternel. Le prêtre Eli y était assis sur son siège près de la porte. Très affligée, Anne pria l’Eternel en pleurant à chaudes larmes. Alors elle fit le vœu suivant : Eternel, Seigneur des armées célestes, si tu veux bien considérer la misère de ta servante et si tu interviens en ma faveur, si tu ne délaisses pas ta servante et si tu me donnes un fils, alors je te le consacrerai pour toute sa vie ; ses cheveux et sa barbe ne seront jamais coupés1.11 Voir Nb 6.1-21..

Comme elle priait longuement devant l’Eternel, Eli observait le mouvement de ses lèvres. Anne priait intérieurement : ses lèvres bougeaient, mais on n’entendait pas sa voix. Eli pensa qu’elle était ivre et il l’interpella : Combien de temps encore veux-tu étaler ton ivresse ? Va cuver ton vin ailleurs !

Anne lui répondit : Non, monseigneur, je ne suis pas ivre, je n’ai bu ni vin ni boisson alcoolisée, mais je suis très malheureuse et j’épanchais mon cœur devant l’Eternel. Ne me juge pas mal et ne me considère pas comme une femme perverse. Si j’ai prié aussi longtemps, c’est parce que mon cœur débordait de chagrin et de douleur.

– Dans ce cas, lui dit Eli, va en paix, et que le Dieu d’Israël exauce la requête que tu lui as adressée.

Anne répondit : Je me recommande à ta bienveillance.

Puis elle s’en alla, se restaura et son visage fut différent.

Le lendemain, de bon matin, Elqana et sa famille se prosternèrent devant l’Eternel, puis ils rentrèrent chez eux à Rama. Elqana s’unit à Anne, sa femme, et l’Eternel intervint en sa faveur. Elle fut enceinte et, au terme de sa grossesse, elle mit au monde un garçon auquel elle donna le nom de Samuel (Dieu a entendu) car, dit-elle, « je l’ai demandé à l’Eternel1.20 En hébreu, le nom Samuel fait assonance avec le verbe entendre, exaucer. ».

Anne consacre son enfant à Dieu

L’année suivante, Elqana se rendit de nouveau à Silo avec toute sa famille pour offrir à l’Eternel le sacrifice annuel et pour accomplir le vœu qu’il avait fait. Mais Anne ne l’accompagna pas. Elle dit en effet à son mari : J’attends que l’enfant soit sevré1.22 Ce qui, selon les habitudes de ces pays, pouvait durer trois ans ou plus., alors je l’emmènerai à Silo pour le présenter à l’Eternel et il restera là-bas pour toujours.

Son mari lui dit : Fais comme tu le juges bon et attends de l’avoir sevré. Que la promesse de l’Eternel se réalise.

Anne resta donc à la maison pour allaiter son enfant jusqu’à ce qu’il soit sevré.

A ce moment-là, elle l’emmena avec elle au sanctuaire de l’Eternel à Silo, en apportant un taureau de trois ans1.24 D’après le manuscrit hébreu de Qumrân, l’ancienne version grecque et la version syriaque ; le texte hébreu traditionnel a : trois taureaux., dix kilogrammes de farine et une outre de vin. Le garçon était encore tout jeune. Ils offrirent le taureau en sacrifice et présentèrent l’enfant à Eli. Anne lui dit : Excuse-moi, monseigneur, aussi vrai que tu vis, monseigneur, je suis cette femme qui se tenait près de toi, ici même, pour prier l’Eternel. C’était pour obtenir cet enfant que je priais, et l’Eternel m’a accordé ce que je lui demandais. A mon tour, je veux le consacrer à l’Eternel : pour toute sa vie, il lui sera consacré.

Là-dessus, ils se prosternèrent1.28 D’après certains manuscrits hébreux, certains manuscrits de l’ancienne version grecque, la version syriaque et la Vulgate ; le texte hébreu traditionnel a : il se prosterna. là devant l’Eternel.

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1 Samuel 2:1-26

Le cantique d’Anne

Alors Anne prononça cette prière2.1 Pour les v. 1-10, voir Lc 1.46-55. :

La joie remplit mon cœur, ╵c’est grâce à l’Eternel ;

oui, grâce à l’Eternel, ╵mon front s’est relevé

et j’ai de quoi répondre ╵à ceux qui me blessaient.

Oui, je jubile, ╵car Dieu m’a secourue.

Nul ne l’égale. ╵L’Eternel seul est saint,

et, à part lui, ╵il n’y a pas de Dieu,

pas de rocher ╵semblable à notre Dieu.

Que cessent donc, ╵vos paroles hautaines

et les bravades ╵sortant de votre bouche !

Car l’Eternel ╵est un Dieu qui sait tout,

c’est lui qui pèse ╵les actes des humains.

Voilà brisé ╵l’arc des guerriers !

Ceux qui chancellent ╵sont armés de vigueur.

Tous les repus ╵s’embauchent pour du pain,

les affamés ╵seront comblés de biens

et la stérile ╵met sept enfants au monde,

alors que celle ╵qui en avait beaucoup ╵sera flétrie.

C’est l’Eternel ╵qui fait mourir et vivre,

il fait descendre ╵dans le séjour des morts ╵et en fait remonter.

L’Eternel seul ╵dépouille et enrichit,

il humilie, ╵et il élève aussi.

De la poussière, ╵il arrache le pauvre,

et il relève ╵l’indigent de la fange

pour l’installer ╵au milieu des puissants

et lui donner ╵une place d’honneur.

A l’Eternel ╵sont les fondements de la terre,

et c’est sur eux ╵qu’il a posé le monde.

Il gardera les pas ╵de ceux qui lui sont attachés,

mais les méchants ╵périront dans la nuit,

car aucun homme ╵n’est vainqueur par la force.

Ceux qui contestent ╵contre Dieu sont brisés.

Du haut du ciel, ╵il tonnera contre eux.

Il jugera ╵les confins de la terre ;

il donnera ╵la puissance à son roi

et il élèvera ╵l’homme qui, de sa part, ╵a reçu l’onction d’huile.

Après cela, Elqana retourna chez lui à Rama, et le jeune garçon fut au service de l’Eternel auprès du prêtre Eli.

Des prêtres corrompus

Les fils d’Eli étaient des vauriens qui ne se souciaient pas de l’Eternel. En effet, voici comment ils agissaient à l’égard du peuple. Chaque fois que quelqu’un offrait un sacrifice, au moment où la viande cuisait, un de leurs serviteurs arrivait, une fourchette à trois dents à la main. Il piquait dans la casserole, la marmite, le chaudron ou le pot, et prenait pour le prêtre tout ce que la fourchette ramenait. C’est ainsi qu’ils procédaient envers tous les Israélites qui venaient à Silo. Et même parfois, avant que l’on fasse brûler la graisse2.15 La Loi prescrivait de brûler sur l’autel la graisse et les parties grasses de la victime dès que celle-ci était égorgée (Lv 3.16 ; 4.8-10, 26, 31, 35 ; 7.28-31 ; 17.6)., le serviteur du prêtre arrivait et disait à l’homme qui offrait le sacrifice : Donne-moi de la viande à rôtir pour le prêtre, car il n’acceptera de toi que de la viande crue, il ne veut pas de viande cuite.

Si l’offrant objectait : « Il faut d’abord brûler la graisse, ensuite tu pourras prendre ce que tu voudras », le serviteur lui répondait : Tu m’en donnes immédiatement, sinon j’en prends de force.

Le péché de ces jeunes gens était très grave aux yeux de l’Eternel, car ils profanaient les offrandes faites à l’Eternel.

Samuel et ses parents

Mais Samuel accomplissait son service en présence de l’Eternel. Ce jeune garçon était vêtu d’un vêtement de lin semblable à ceux des prêtres. Chaque année, sa mère lui confectionnait un petit vêtement qu’elle lui apportait quand elle venait avec son mari offrir le sacrifice annuel. Eli bénit Elqana et sa femme en disant : Que l’Eternel t’accorde d’autres enfants de cette femme pour remplacer celui qu’elle a consacré à l’Eternel !

Puis ils repartirent chez eux. L’Eternel intervint en faveur d’Anne : elle fut plusieurs fois enceinte et mit au monde trois fils et deux filles, tandis que le jeune Samuel grandissait dans la présence de l’Eternel.

Eli et ses fils

Eli était très âgé. Il entendait dire comment ses fils agissaient envers les Israélites, et même qu’ils couchaient avec les femmes qui se rassemblaient à l’entrée de la tente de la Rencontre. Il leur dit : Pourquoi agissez-vous ainsi ? J’apprends de tout le peuple votre mauvaise conduite. Cessez donc, mes fils, car ce que j’entends raconter n’est pas beau. Vous détournez de la bonne voie le peuple de l’Eternel. Si un homme pèche contre un autre, Dieu est là pour arbitrer, mais si quelqu’un pèche contre l’Eternel lui-même, qui interviendra en sa faveur ?

Mais les fils ne tinrent aucun compte de l’avertissement de leur père, car l’Eternel voulait les faire mourir.

Le jeune Samuel continuait à croître et il gagnait de plus en plus la faveur de Dieu et celle des hommes.

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