1 Rois 20:1-43, 1 Rois 21:1-29 BDS

1 Rois 20:1-43

Les Syriens assiègent Samarie

Ben-Hadad, roi de Syrie20.1 Il s’agit probablement de Ben-Hadad II, fils ou petit-fils de Ben-Hadad Ier (900 à 895 av. J.-C. ; voir 15.9-10, 18-20), père ou ascendant de Ben-Hadad III (2 R 13.3). Les événements de ce chapitre, qui se sont déroulés sur une période de deux ans (v. 21-22), se situent aux environs de l’année 857 et précèdent trois années de paix entre Israël et la Syrie (22.1). Achab mourut à la fin de ces années (22.37)., mobilisa toute son armée et, assisté de trente-deux rois alliés20.1 Des roitelets locaux, vassaux de Ben-Hadad, qui lui devaient le tribut et l’assistance militaire., de chevaux et de chars de guerre, il alla assiéger la ville de Samarie20.1 Capitale du royaume du Nord depuis Omri (16.24). et se prépara à lui donner l’assaut. Avant cela, il envoya dans la ville des messagers à Achab, le roi d’Israël : il lui fit dire : Voici un message de la part de Ben-Hadad : « Livre-moi ton argent et ton or, ainsi que tes femmes et les plus vigoureux de tes fils. »

Le roi d’Israël répondit : A tes ordres, mon seigneur le roi, je me livre à toi avec tout ce qui m’appartient.

Les messagers vinrent de nouveau et dirent : Voici un message de la part de Ben-Hadad : « Je t’ai envoyé l’ordre de me livrer ton argent et ton or, tes femmes et tes fils. J’enverrai donc demain à cette heure-ci mes officiers chez toi ; ils fouilleront ta maison et celles de tes hauts fonctionnaires, ils prendront tout ce qui a de la valeur à tes yeux et l’emporteront. »

Alors le roi d’Israël convoqua tous les responsables du pays et leur dit : Vous pouvez constater que cet homme nous veut du mal, car il m’a fait réclamer mes femmes et mes fils, mon argent et mon or, et je ne lui avais rien refusé !

Tous les responsables et tout le peuple dirent à Achab : Ne l’écoute pas ! N’accepte pas !

Alors Achab répondit aux messagers de Ben-Hadad : Dites à mon seigneur le roi : « Je ferai tout ce que tu as fait demander à ton serviteur la première fois, mais je ne puis céder à tes nouvelles exigences. »

Les messagers allèrent rapporter cette réponse à leur maître.

Alors Ben-Hadad envoya ce message au roi Achab : Que les dieux me punissent très sévèrement, si je laisse subsister de Samarie assez de poussière pour remplir les mains de tous les guerriers qui me suivent.

Mais le roi d’Israël dit aux messagers : Allez donc lui dire : « Que celui qui part au combat ne se vante pas comme celui qui en revient ! »

Lorsque Ben-Hadad entendit cette réponse, il était en train de boire avec les rois alliés sous les tentes20.12 Autre traduction : à Soukkot. De même au v. 16.. Il commanda à ses officiers : En position pour l’attaque !

Et ils disposèrent leurs troupes pour donner l’assaut à la ville.

L’intervention d’un prophète et victoire d’Israël

A ce moment, un prophète vint trouver Achab, le roi d’Israël, et lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « As-tu vu cette immense armée ? Je vais la livrer aujourd’hui en ton pouvoir, ainsi tu sauras que je suis l’Eternel. »

Achab demanda : Par qui l’Eternel la livrera-t-il ?

Il répondit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Je la livrerai par les jeunes recrues des chefs des provinces. »

Achab demanda encore : Et qui devra engager le combat ?

Le prophète répondit : C’est toi.

Alors Achab passa en revue les jeunes recrues des chefs des provinces, et il s’en trouva 232. Puis il recensa aussi toute l’armée des Israélites, et ils étaient sept mille.

Ils firent une sortie à midi : Ben-Hadad était en train de s’enivrer sous les tentes avec les trente-deux rois venus à son aide.

Les jeunes recrues des chefs des provinces sortirent les premiers. Ben-Hadad envoya des hommes voir ce qui se passait. On lui fit ce rapport : Des hommes sont sortis de Samarie.

– Que ce soit pour demander la paix ou au contraire pour nous attaquer qu’ils sont sortis, amenez-les-moi vivants !

Les recrues et l’armée qui les suivait sortirent de la ville. Chacun s’acharna contre un adversaire et l’abattit, si bien que les Syriens prirent la fuite. Les Israélites se lancèrent à leur poursuite. Ben-Hadad, le roi de Syrie, se sauva sur un cheval avec d’autres cavaliers. Le roi d’Israël lança le gros de ses troupes et extermina les chevaux et les chars ennemis. Il fit subir une grande défaite aux Syriens.

La nouvelle victoire d’Israël

Alors le prophète vint trouver le roi d’Israël et lui dit : Va de l’avant avec courage, fortifie tes positions, examine et réfléchis à ce que tu dois faire, car l’année prochaine à la même époque, le roi de Syrie reviendra t’attaquer.

Les ministres du roi de Syrie lui dirent : Leur Dieu est un Dieu des montagnes, c’est pourquoi ils nous ont vaincus. Attaquons-les en plaine et, sûrement, nous l’emporterons sur eux. Voici donc ce que tu devrais faire. Destitue tous ces rois de leurs postes et remplace-les par des gouverneurs. Ensuite, recrute une armée aussi nombreuse que celle que tu as perdue, avec autant de chevaux et de chars. Puis nous les combattrons dans la plaine et, certainement, nous les vaincrons.

Ben-Hadad suivit leur conseil et fit tout ce qu’ils lui avaient proposé.

L’année suivante, à la même époque, il passa les Syriens en revue et s’avança jusqu’à la ville d’Apheq20.26 Plusieurs villes israélites portent ce nom. Celle dont il est question est probablement située à l’est du lac de Galilée qu’elle domine. pour attaquer Israël. De leur côté, les Israélites furent aussi passés en revue et, pourvus de ravitaillement, ils se préparèrent à les affronter. Ils établirent leur camp en face d’eux, mais leurs troupes ressemblaient à deux petits troupeaux de chèvres, alors que les Syriens couvraient toute la plaine.

Alors l’homme de Dieu vint trouver le roi d’Israël et lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Les Syriens prétendent que je suis un Dieu des montagnes et non pas un Dieu des plaines. A cause de cela, je livrerai toute cette immense multitude en ton pouvoir. Ainsi vous saurez que je suis l’Eternel. »

Pendant sept jours, les deux armées campèrent l’une en face de l’autre. Le septième jour, la bataille s’engagea, et les Israélites tuèrent cent mille fantassins syriens en un seul jour. Les survivants s’enfuirent à la ville d’Apheq où le rempart s’écroula sur vingt-sept mille rescapés.

Achab fait alliance avec le roi de Syrie

Ben-Hadad s’était enfui et réfugié dans la ville et il s’y cachait en passant de chambre en chambre. Les ministres lui dirent : Ecoute, nous avons entendu dire que les rois d’Israël sont des rois pleins de bienveillance. Permets-nous de nous revêtir des habits de toile de sac et d’entourer nos têtes de cordes20.31 En signe de soumission.. Nous nous rendrons au roi d’Israël, et peut-être te laissera-t-il la vie sauve.

Ils revêtirent donc des habits de toile de sac et mirent des cordes autour de leurs têtes, puis ils se rendirent chez le roi d’Israël et lui dirent : Ton serviteur Ben-Hadad te fait dire : « Laisse-moi la vie sauve ! »

Achab leur demanda : Il est donc encore vivant ? Eh bien, il sera mon allié.

Ces hommes prirent cette parole comme un signe favorable et s’empressèrent de prendre Achab au mot.

– Oui, lui dirent-ils, Ben-Hadad sera ton allié !

Achab ordonna : Allez le chercher !

Ben-Hadad sortit de sa cachette et vint se présenter à lui. Achab le fit monter sur son char. Ben-Hadad lui dit : Je te restituerai les villes que mon père a prises à ton père, et tu pourras établir des comptoirs à Damas, comme mon père en avait installés à Samarie.

– Et moi, reprit Achab, je te rendrai la liberté et je conclurai une alliance avec toi.

Il conclut donc une alliance avec lui et le laissa repartir libre.

Un disciple des prophètes reproche cette alliance à Achab

Sur ordre de l’Eternel, l’un des disciples des prophètes demanda à son compagnon de le frapper. Mais cet homme refusa de le frapper.

– Eh bien, lui dit le premier, puisque tu n’as pas obéi à l’ordre de l’Eternel, un lion t’attaquera et te frappera lorsque tu m’auras quitté.

En effet, quand il l’eut quitté, un lion se jeta sur lui et le frappa.

Le premier alla trouver un autre homme et lui adressa la même demande. Cet homme le frappa et le blessa.

Alors le disciple des prophètes, après s’être rendu méconnaissable en se mettant un bandeau sur les yeux, alla se poster sur le chemin que le roi devait prendre.

Lorsque le roi passa, il lui cria : Ton serviteur a pris part au combat. Pendant la bataille, un homme a quitté les rangs et m’a amené un prisonnier en disant : « Surveille-moi cet homme, si tu le laisses s’échapper, tu prendras sa place, ou bien tu devras me verser trois mille pièces d’argent ! » Or, pendant que j’étais occupé ça et là, le prisonnier a disparu.

Le roi d’Israël lui dit : Tu as prononcé toi-même le verdict !

Aussitôt le disciple des prophètes enleva le bandeau qui lui masquait les yeux, et le roi d’Israël reconnut que c’était un des disciples des prophètes. Il dit alors au roi : Voici ce que déclare l’Eternel : Tu as laissé échapper d’entre tes mains l’homme que je m’étais voué. C’est pourquoi tu prendras sa place et ton peuple périra à la place du sien.

Le roi d’Israël s’en retourna chez lui maussade et abattu. C’est ainsi qu’il regagna Samarie.

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1 Rois 21:1-29

Le meurtre de Naboth

Quelque temps après ces événements, voici ce qui arriva : Naboth, un habitant de Jizréel, possédait une vigne à Jizréel, près du palais d’Achab, roi de Samarie21.1 Samarie est la capitale du royaume du Nord, elle représente tout le royaume. Achab possédait un palais à Jizréel (comparer 18.45-46).. Achab fit à Naboth la proposition suivante : Cède-moi ta vigne. Je voudrais en faire un jardin potager, car elle est juste à côté de mon palais. Je te donnerai en échange une vigne meilleure ou, si tu préfères, je t’en paierai la valeur en argent.

Mais Naboth répondit à Achab : Que l’Eternel me garde de te céder la propriété héritée de mes ancêtres21.3 Voir Lv 25.23. !

Achab rentra chez lui, maussade et abattu, parce que Naboth de Jizréel lui avait dit qu’il ne lui céderait pas la propriété héritée de ses ancêtres. Il se jeta sur son lit, tourna le visage contre le mur et refusa de manger.

Sa femme Jézabel vint le trouver et lui demanda : Pourquoi es-tu de si mauvaise humeur et refuses-tu de manger ?

Il lui répondit : J’ai parlé à Naboth de Jizréel et je lui ai proposé de lui acheter sa vigne ou, s’il préférait, de l’échanger contre une autre. Mais il a répondu : « Je ne te céderai pas ma vigne ! »

Alors sa femme Jézabel lui dit : Est-ce toi qui exerces la royauté sur Israël ? Allons ! Lève-toi, mange et réjouis-toi : la vigne de Naboth de Jizréel, je vais te la donner.

Elle écrivit des lettres au nom d’Achab, les scella du sceau royal et les fit porter aux responsables et aux magistrats de la ville où demeurait Naboth. Dans ces lettres, elle leur ordonnait : « Proclamez un jour de jeûne. Installez Naboth au premier rang de l’assemblée et faites asseoir en face de lui deux vauriens qui l’accuseront d’avoir maudit Dieu et le roi ! Puis menez-le en dehors de la ville et lapidez-le pour le faire mourir21.10 Voir Lv 24.10-16.. »

Les gens de la ville de Naboth, les responsables et les magistrats, concitoyens de Naboth, obéirent à l’ordre de Jézabel et firent ce qu’elle demandait dans les lettres qu’elle leur avait envoyées. Ils proclamèrent un jeûne et firent asseoir Naboth au premier rang de l’assemblée. Les deux vauriens vinrent se placer en face de lui et se mirent à l’accuser devant tout le monde en disant : Naboth a maudit Dieu et le roi !

Alors on le fit sortir de la ville et on le lapida et il mourut. Puis les autorités de la ville envoyèrent dire à Jézabel : Naboth a été lapidé ; il est mort.

Lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et qu’il était mort, elle dit à Achab : Lève-toi, va prendre possession de la vigne de Naboth de Jizréel qui a refusé de te la vendre, car Naboth n’est plus en vie ; il est mort.

Lorsqu’il entendit que Naboth était mort, Achab se mit en route pour se rendre à la vigne de Naboth de Jizréel afin d’en prendre possession.

Elie annonce le châtiment

Alors l’Eternel adressa la parole à Elie de Tishbé en ces termes : Mets-toi en route, va trouver Achab, le roi d’Israël, qui vit à Samarie. En ce moment, il se trouve dans la vigne de Naboth où il est allé pour en prendre possession. Tu lui parleras en ces termes : « Voici ce que déclare l’Eternel : Quoi ? Après avoir assassiné l’homme, tu prétends prendre possession de ses biens ! » Tu ajouteras : « Voici ce que déclare l’Eternel : A l’endroit même où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lécheront aussi le tien. »

En voyant Elie, Achab s’écria : Ah ! Te voilà, mon ennemi ! Tu m’as donc retrouvé !

Elie répondit : Oui, je t’ai retrouvé parce que tu t’es vendu toi-même au mal en faisant ce qui déplaît à l’Eternel. Eh bien, voici ce qu’il déclare : « Je vais te frapper d’un grand malheur : je te balaierai de la surface de la terre, toi et ta descendance, je retrancherai d’Israël tous les hommes de ta famille, qu’ils soient esclaves ou hommes libres. Je traiterai ta famille comme celle de Jéroboam, fils de Nebath, et celle de Baésha, fils d’Ahiya, parce que tu m’as irrité et que tu as entraîné Israël dans le péché. » L’Eternel annonce aussi quelque chose concernant Jézabel : les chiens la dévoreront près du rempart de Jizréel21.23 Voir 2 R 9.36.. Tout membre de ta famille, Achab, qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera déchiqueté par les rapaces.

En vérité, personne ne s’était jamais vendu au mal autant qu’Achab en faisant ce que l’Eternel considère comme mal. C’est que sa femme Jézabel l’y poussait. Il agit de façon abominable en adoptant le culte des idoles, tout comme les Amoréens que l’Eternel avait dépossédés en faveur des Israélites21.26 Le terme d’Amoréens désigne tous les peuples habitant le pays alloué à Israël avant l’arrivée des Israélites (voir Gn 15.16 ; Ex 23.23 ; Dt 1.7)..

Achab s’humilie

Après avoir entendu les paroles d’Elie, Achab déchira ses vêtements en signe d’humiliation, il revêtit un habit de toile de sac à même la peau et refusa de manger ; la nuit, il dormait dans ce vêtement ; et le jour, il se traînait à pas lents. Alors l’Eternel adressa de nouveau la parole à Elie de Tishbé. Il lui dit : As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi ? Puisqu’il s’est humilié ainsi, je ne ferai pas venir le malheur pendant sa vie, mais c’est durant le règne de son fils que j’amènerai la catastrophe sur sa famille21.29 Voir 2 R 10.1-11..

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